• Où est passé le vent?

     

          Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant...du vent sur mon visage, qui m'enivre et m'apaise de sa brise légère. Mes cheveux balayés par son rythme insatiable, viennent danser, sauvages, obstruant mon regard d'un mouvement vacillant. Mais bientôt la lumière et le songe s'envole, bafoué et banni par l'amère réalité. Sur ma terre d'Absurdie, nulles bourrasques ou rafales, oubliez l'alizé ou le tendre zéphyr, c'est le néant qui règne. Une bulle de verre nous ôte à la nature, nous enterre vivant dans des villes immaculées où tout est régulé par la main de l'humain. Pourquoi donc, me direz vous, s'enfermer loin du vent? C'est tous nos dirigeants qui, lassés des tempêtes, des tornades ou blizzards ont voulu contrôler l'impétueuse nature. Ainsi, plus jamais de nuages, de pluie ou de brouillard, le ciel se fait images, fixées jours après jours, sur un soleil brillant. La chaleur? Allons donc, elle-même est régulée par des savants à barbe qui rythme le climat dans une perfection lassante et sans saveur.

          Ainsi, les absurdiens, se sont fait prisonniers, seul moyen disponible pour dompter l'imprévisible nature. Mais voilà, c'est l'ennui qui nous guette. Où est passé le chant, violent et tourmenté d'une mer déchaînée? Sur quelle terre désertée, le soleil d'hiver, réchauffe et ensommeille de sa douce chaleur? Et cette pluie d'été, vibrante et claironnante d'une douce volupté, où est elle donc passée? Je ne m'en souviens plus...Quel homme peut être aussi fou pour anéantir ce qui nous fait rêver, ce qui nous fait vibrer, ce qui nous fait vivre? Voilà bien l'absurde qui s'invite au ballet, nous laissant grands absents à tout ce qui nous fait être nous...


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